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POINT HEBDO-Les marchés tirent un trait sur la crise du coronavirus
information fournie par Reuters 29/05/2020 à 10:56

* Le mois de mai a été faste sur les marchés d'actions

* La confiance domine malgré les tensions USA-Chine

* La réactivité des banques centrales soutient la tendance

* La BCE pourrait augmenter jeudi ses rachats d'actifs

* Les enquêtes PMI et l'emploi américain à l'agenda

par Patrick Vignal

PARIS, 29 mai (Reuters) - Le dynamisme des marchés d'actions montre qu'ils ont tourné le dos à la crise du coronavirus, pourtant loin d'être terminée, pour se projeter dans le monde d'après, avec des économies tournant de nouveau à plein régime et des entreprises ayant renoué avec les bénéfices.

Le soutien spectaculaire mis en place par les gouvernements et les banques centrales continue de porter des indices boursiers stimulés en outre par la levée des mesures de confinement dans plusieurs pays et par certains indicateurs macroéconomiques suggérant que le pire est passé.

Les investisseurs espèrent que les résultats des enquêtes auprès des directeurs d'achat (PMI) sur l'activité du secteur privé que publiera lundi et mercredi IHS Markit et le rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis, attendu pour vendredi, conforteront cette tendance.

Tous les signaux sont pourtant loin d'être au vert avec des bénéfices attendus en forte contraction au deuxième trimestre, sans parler du regain de tension entre les Etats-Unis et la Chine au sujet de Hong Kong.

Avant que ce dossier ne vienne gâcher la fête, le S&P-500

.SPX se dirigeait vers son meilleur mois de mai depuis 2009 avec une progression de 4%.

Pour rappel, ce même indice avait perdu 30% en 23 jours au mois de mars et si le retour du risque politique pourrait contrarier sa progression, les intervenants de marché ne le voient pas se remettre à plonger.

"Les marchés sont tournés vers l'avenir", note Michael Strobaek, directeur des investissements de Credit Suisse.

"Ils ont dépassé le stade des mauvaises nouvelles économiques actuelles et ont fortement progressé depuis le creux de la vague. Il est peu probable qu'ils s'effondrent de nouveau à de tels planchers."

LA CONFIANCE RÈGNE MALGRÉ LES RISQUES

Cela n'exclut pas une certaine volatilité, en raison notamment de la volonté de la Chine d'imposer une loi sur la sécurité nationale à Hong Kong considérée comme une menace pour l'autonomie et les libertés par de nombreux pays occidentaux dont les Etats-Unis.

Et si certaines données paraissent ralentir leur chute, d'autres sont appelées à se dégrader davantage comme les bénéfices des composants du S&P-500, attendus en repli de 42,7% au deuxième trimestre, selon le consensus IBES de Refinitiv.

Il faudrait y ajouter le risque de faillites en série et l'explosion du chômage à prévoir un peu partout, sans parler de la perspective, superbement ignorée par les marchés, d'une résurgence de l'épidémie.

"Les récentes tendances de marchés montrent qu'une éventuelle deuxième vague plus tard dans l'année, notamment durant l'automne et l'hiver de l'hémisphère nord, se situe au-delà de l'horizon de l'investisseur moyen", lit-on dans le dernier bulletin d'information de NN Investment Partners.

Les marchés financiers en général et les indices boursiers en particulier sont en avance sur l'économie réelle et peuvent paraître un peu complaisants, explique Nicolas Didelot, responsable des spécialistes d'investissement multi-actifs chez DWS.

"La pandémie est toujours présente, même si sa propagation paraît ralentir dans plusieurs pays, et il faut que l'économie réelle se réamorce", dit-il à Reuters. "Il semble que la confiance sur les marchés ait un peu devancé cet aspect."

Si cette confiance est si forte, c'est que les réponses monétaire et budgétaire apportées à la crise ont été à la hauteur, ajoute-t-il.

CHRISTINE LAGARDE ATTENDUE AU TOURNANT

L'annonce par la Commission européenne d'un plan de relance de 750 milliards d'euros a illustré cette réactivité, en attendant le verdict, jeudi, de la réunion monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

L'institution présidée par Christine Lagarde devrait répondre aux attentes des marchés en augmentant significativement le montant des actifs qu'elle rachète dans la cadre de son Programme d'achats d'urgence pandémique (PEPP), selon Eric Bertrand, directeur général adjoint et directeur adjoint des gestions chez OFI Asset Management.

"Si elle ne le fait pas, cela créera de la déception", dit-il à Reuters.

"Je pense que Christine Lagarde ne va pas se manquer. Elle est trop fine politique pour cela. Même si 250 milliards d'euros de plus pour un montant symbolique de 1.000 milliards d'euros, pour reprendre une hypothèse qui circule sur les marchés, ne changeraient pas fondamentalement la donne, le marché se dira que la BCE est là, qu'elle assume et qu'elle tiendra la barre pendant un certain temps."

La réaction massive et coordonnée des banques centrales et des gouvernements a permis d'éviter que la crise sanitaire ne se transforme en crise financière, soulignent les analystes de Saxo Banque, qui voient les actifs risqués poursuivre leur progression.

"De notre point de vue, le marché a encore un potentiel de hausse très important dans les mois à venir", écrivent-ils dans une note.

"Il est évident que les risques économiques sont nombreux mais tant que les banques centrales confirmeront qu'elles sont prêtes à tout faire pour éviter que l'économie ne déraille, il est vraisemblable que la hausse des indices perdurera."

(édité par Blandine Hénault)

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